lundi 17 mai 2010

Le vivant (TL)


Introduction

Nous avons vu les problèmes que posaient les rapports de la matière et de l’esprit. Nous allons voir maintenant que c’est au sein de l’organisme vivant (que nous allons définir) que ces problèmes vont se poser dans toute leur importance puisque le vivant – et l’on va le voir, peut-être pas seulement l’être humain – va être le lieu de cette rencontre problématique entre l’esprit et la matière.

a) définition du vivant

-vivant :

1) organisme ; individualité (individualité : individu mais dans un sens qui ne s’applique pas seulement à l’être humain, mais à tous les vivants) physique dont les éléments (organes) sont en interdépendance pour former une unité : si le tout d’un organisme résulte de la combinaison de ses parties, à l’inverse chaque partie dépend nécessairement de cette même totalité.

2) chaque organe paraît toujours extrêmement adapté à la fonction physiologique ou anatomique qu’il remplit. Tout se passe donc comme si la moindre structure d’un organisme avait été conçue en vue d’une fin précise à accomplir (finalisme du vivant).

-finalisme : théorie selon laquelle il existerait des causes finales à l’origine de la nature en général, et du vivant en particulier (mais aussi en histoire, si l’on croit que l’histoire a un sens parce qu’elle aurait un but, les événements ne se succédant pas au hasard, mais décrivent, à l’échelle de l’humanité, un ordre et une direction (comme l’avènement de la liberté universelle par exemple pour Hegel).

On parle indifféremment de finalisme, de finalité, de téléonomie ou de téléologie, qui sont donc des termes synonymes.

Exemple : les yeux n’existent pas à cause de rencontres d’atomes dans le corps au hasard mais leur présence dans le corps s’explique par le but qu’ils remplissent : voir.

Inversement il n’y a pas de cause finale dans une pierre puisque l’on voit que les pierres peuvent prendre toute sorte de formes et qu’aucune de ces formes ne semblent réaliser un but.

-cause finale : s’oppose à cause efficiente et signifie un but, un projet, un dessein. Comme on l’a vu dans le chapitre « matière et esprit », la cause efficiente (par exemple : le vent est la cause efficiente qui a déplacé la tuile et l’a faite tomber sur le passant, et le vent est une cause qui précède le phénomène (ici la chute de la tuile), puisque l’apparition du vent a bien eu lieu avant la chute de la tuile) est toujours matérielle et elle précède l’effet, alors que la cause finale suit l’effet (le bac est la cause finale qui explique que vous soyez en train de suivre ce cours, ou de lire ce texte, elle succède au phénomène, puisque le bac aura lieu après que vous aurez lu ce cours).

D’une manière générale on reconnaît (mais justement on va voir que cela faire problème dans le cas du vivant), que la matière ne se transforme qu’au moyen de causes efficientes, et qu’en revanche, ce qui relève de l’esprit, c’est-à-dire ce qui comporte une dimension spirituelle dans son existence agira selon des causes finales. Or l’être qui par excellence, comme on l’a vu dans le chapitre « matière et esprit », comporte une existence spirituelle, c’est l’homme. Donc on dira que l’homme agit d’après des causes finales (des « représentations d’un but » dans sa conscience, dira Kant), alors que les objets matériels sont uniquement soumis à des causes efficientes : c’est ainsi que dans nos exemples précédents, la tuile est soumise à une cause efficiente (le vent), alors que l’élève qui va en cours le fait en raison d’une cause finale (le bac).

Ce but que l’on découvre dans chaque partie du vivant s’appelle sa fonction, et on appellera un vivant également un organisme, voire un organisme vivant, parce que, dans le vivant, à la différence de la matière inerte (inerte signifie « mort », donc le contraire du vivant) dans laquelle il n’y a que la répétition de la même molécule (il n’y a qu’une accumulation de molécules H2O dans de l’eau), dans le vivant, il y a différenciation et organisation des parties. Différenciation signifie que le vivant n’est pas constitué d’une répétition du même éléments, puisque les cellules vivantes sont différenciées (exemple : il y a les cellules du foie (cellule hépatique), les cellules du cerveau (neurones)…) et organisation signifie que les différentes parties du vivant sont toujours placées selon le même plan selon les espèces (sauf cas pathologiques (c’est-à-dire malformations), par exemple, le nez, chez l’homme se trouve toujours au milieu du visage, et non pas à la place de l’oreille…).

3) tout vivant est capable de reproduction, c’est-à-dire non pas seulement d’une production, mais d’une production identique à lui-même.

4) le vivant est « ce qui a, en soi-même, le principe de son mouvement (génération (croissance) et corruption, déplacement) » Aristote, Physique, texte sur la nature (l’ensemble des êtres naturels, donc qui ont en eux-mêmes le principe de leur mouvement). C’est en cela que l’on dit que le vivant est un organisme naturel par opposition aux fabrications artificielles que sont les machines qui, elles, ne sont pas autonomes, ou automates ; elles n’ont pas un principe interne de mouvement, elles ne se déplacent pas elles-mêmes une fois qu’on leur a donné de l’énergie : il ne suffit pas de donner de l’essence à une voiture pour qu’elle puisse démarrer, même s’il elle est télécommandée. C’est en ce sens-là que l’on parlera de la spontanéité du vivant, au sens où il croît, se meut, se reproduit ou se régénère spontanément, c’est-à-dire sans intervention extérieure. Relativement à toutes ces fonctions dont dispose le vivant et non pas la technique (sphère des outils et des machines), on parlera d’autodéveloppement du vivant, d’autorégulation (par exemple l’organisme vivant, grâce à la digestion sait stocker de l’énergie qu’il utilisera, donc qu’il brûlera quand il en aura besoin, la régualion en général – pas seulement d’apports nutritifs mais aussi d’apports d’oxygène ou d’apports sanguins et d’autoréparation (une blessure se cicatrise, par exemple).

b) problèmes

Deux problèmes fondamentaux touchent donc à la connaissance du vivant :

1) comment comprendre l’apparente finalité qui semble à l’œuvre dans la matière organisée et dont semble dépourvue la matière inerte ? Faut-il supposer en tout vivant une force, une âme, un principe, qui dirigerait son organisation ?

2) si l’objet vivant diffère tant du reste des corps naturels, les méthodes, les principes, les limites et les résultats de la biologie peuvent-ils être semblables à ceux des sciences physiques ? C’est le statut même de scientificité de la biologie qui est ici en jeu. Le problème est donc le suivant : comment peut-on concevoir le vivant, à la fois comme soumis au finalisme et en même temps comme faisant l’objet d’une science, la biologie, puisque la science n’admet dans sa définition et ses principes, des explications uniquement mécanistes (c’est-à-dire en termes de causes efficientes) ? Et cela parce que le recours au finalisme semble nécessairement faire intervenir un esprit et donc une explication surnaturelle et transcendante et non pas naturelle et donc immanente au phénomène lui-même. Si tel n’était pas le cas, c’est-à-dire si la science acceptait des interprétations finalistes dans ses théories, il semble alors qu’elle devrait alors s’apparenter au mode de pensée religieuse (qui explique le monde à travers une intention, une volonté divine). En effet, la science, par définition, n’admet dans ses théories que des explications qui sont par définition des explications matérielles (voir l’opposition explication/interprétation dans le cours sur l’interprétation, puisqu’au contraire de l’explication, l’interprétation met en jeu des causes finales, des buts, des intentions).

I – Finalisme et mécanisme

1) le finalisme aristotélicien

Au sein du vivant, tout apparaît adapté, organisé, prévu. Aristote, fréquemment tenu pour le premier biologiste, observe ainsi que chaque organe présente telle structure, telle grandeur, telle consistance, en raison de la fonction précise qu’il doit remplir. Les dents des carnassiers, par exemple, sont manifestement constituées pour satisfaire à un mode de vie carnivore. Cette liaison finaliste entre l’organe et la fonction, Aristote la constate entre l’organe et l’organisme : chaque partie de l’organisme est faite pour le tout auquel elle appartient. De sorte que la dentition des carnassiers est indissociable des autres parties du corps du carnassier (appareil digestif, squelette, musculature). Enfin Aristote remarque ce même rapport téléologique entre l’organisme et son milieu, le premier toujours parfaitement adapté au milieu (chaînes alimentaires). En somme, à tous les échelons du monde vivant, « ce n’est pas le hasard qui règne, mais le plus haut degré de finalité » (Aristote, Partie des animaux), finalité manifestant une nature ingénieuse (voire divine) que les hommes se doivent d’admirer.

Aristote explique ce finalisme par l’existence d’un principe vital, d’une âme (psyché) expliquant l’organisation du vivant. Il dira « l’âme est la forme [à comprendre ici au sens d’organisation] du corps » (De l’âme). La matière seule ne saurait expliquer le moindre phénomène vivant : nulle organisation n’est concevable à partir d’une réalité purement inerte : « dans l’étude de la nature, on devrait parler plutôt de l’âme que de la matière », Aristote, De l’âme.

2) le mécanisme cartésien

Par opposition au finalisme aristotélicien, Descartes explique les phénomènes vitaux au moyen des seules lois de la physique. La matière vivante, pour différente qu’elle nous apparaît d’abord, est soumise au même déterminisme que la matière inerte.

-Déterminisme : aussi appelé principe de causalité : principe selon lequel des causes étant posées, l’effet s’ensuit nécessairement, qui a pour conséquence la formule selon laquelle « les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ».

C’est pourquoi, écrit Descartes, « nous rejetterons de notre philosophie la recherche des causes finales » (Principes de la philosophie). Fort des travaux du physiologiste[1] anglais William Harvey, qui, dès 1628, explique la circulation sanguine en termes mécaniques, Descartes soutient que les concepts de masse et de vitesse, de force ou de chaleur, suffisent à rendre compte du vivant. Dès lors, « il est plus probable de considérer que se meuvent comme des machines les vers de terre, les moucherons, les chenilles et le reste des animaux, que de leur donner une âme » : Lettre à Morus, 5 février 1649.

Descartes formule ainsi la thèse fameuse de l’animal-machine : le vivant n’est qu’une mécanique naturelle. Et la nature précédant l’art, la technique, au fond, simule ce que le corps dissimule ;

« Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose, sinon que les effets des machines ne dépendent que de l’agencement de certains tuyaux ou ressorts, ou autres instruments, qui, devant avoir quelques proportions[2] avec les mains de ceux qui les font, sont toujours si grands que leur figure[3] et mouvement se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts qui causent les effets des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de nos sens. C’est pourquoi en même façon qu’un horloger, en voyant une montre qu’il n’a point faite, peut ordinairement juger[4], de ses parties qu’il regarde, quelles sont toutes les autres qu’il ne voient pas : ainsi, en considérant les effets et les parties sensibles[5] des corps naturels, j’ai tâché de connaître quelles doivent être celles de leurs parties qui sont insensibles[6] » Principes de la philosophie, IV, 203.

La conception cartésienne du vivant consiste à affirmer :

1) dans un organisme, tout comme dans une machine, il n’y a rien de plus que la somme de ses parties matérielles : pas d’intention, pas de volonté, pas de projet, pas de conscience, pas d’esprit, pas d’âme et

2) donc (conséquence) que la biologie n’est qu’une branche de la physique. (nouveau réductionnisme).

La théorie de l’animal-machine (expression à connaître par cœur) contribue ainsi au désenchantement (le monde n’est plus magique, il n’est plus merveilleux, il n’est plus miraculeux, il ne nécessite plus de recours à une intervention divine, surnaturelle (donc transcendante) mais peut s’expliquer de façon entièrement immanente. Ainsi le mécanisme conduit à l’élimination de tout anthropomorphisme (attitude qui consiste à projeter sur tout être naturel une forme humaine, donc à doter cet être naturel de conscience).

3) le dépassement kantien de la contradiction du finalisme et du mécanisme.

A ce point de l’analyse, on comprend quelle est la difficulté centrale dans l’établissement d’une connaissance scientifique du vivant. François Jacob, Prix Nobel de médecine en 1965 pour ses travaux en biochimie cellulaire, formule cette difficulté de manière complète :

« La pierre angulaire[7] de la méthode scientifique est le postulat de l’objectivité[8] de la Nature. C’est-à-dire le refus systématique de considérer comme pouvant conduire à une connaissance « vraie » toute interprétation des phénomènes donnés en termes de causes finales, c’est-à-dire de « projet ». (…) Postulat[9] pur, à jamais indémontrable, car il est évidemment impossible d’imaginer une expérience qui pourrait prouver la non-existence d’un projet, d’un but poursuivi, où que ce soit dans la nature. Mais le postulat d’objectivité est consubstantiel[10] à la science. Il est impossible de s’en défaire, fût-ce provisoirement, ou dans un domaine limité, sans sortir de la science elle-même. L’objectivité cependant nous oblige à reconnaître le caractère téléonomique[11] des êtres vivants, à admettre que dans leurs structures et leurs performances, ils réalisent et poursuivent un projet. Il y a donc là, au moins en apparence, une contradiction épistémologique profonde. Le problème central de la biologie, c’est cette contradiction elle-même, qu’il s’agit de résoudre si elle n’est qu’apparente, ou de prouver radicalement insoluble si en vérité il en est bien ainsi.

Kant a tenté, dès le XVIIIème siècle, de résoudre philosophiquement ce « problème central de la biologie ». Jusqu’à Kant, partisans du finalisme et du mécanisme se sont opposés en un antagonisme (contradiction) manifestement irréductible. La solution kantienne consiste à montrer que l’antinomie n’est qu’apparente.

Ainsi le concept de finalité est simplement régulateur, c’est-à-dire que tout se passe comme si (als ob, « comme si » en allemand), par exemple, l’oiseau était biologiquement conçu pour voler, sans que cette affirmation, ni explicative, ni vérifiable, puisse jamais être établie en une connaissance objective.

[L’organisme « dans lequel tout est fin et réciproquement moyen » : ADN : but : transcription de l’ADN ; moyen de fabrication des protéines.]

Le biologiste est ainsi sommé de procéder à une explication scientifique du vivant excluant tout recours à un principe vital, sans pour autant jamais pouvoir se satisfaire du réductionnisme physique.

II – La théorie de l’évolution : solution mécaniste au problème de la biologie (la finalité fait place au hasard)

1) Lamarck et la théorie finaliste de la transmission des caractères acquis ou transformisme

L’avancée de Lamarck par rapport aux croyances précédentes, d’origine religieuse, c’est le rejet de tout fixisme des espèces (elles ont toujours été de toute éternité telles qu’elles ont été aujourd’hui, et donc telles que Dieu les a crées le sixième jour, elles sont donc fixes, d’où l’idée de fixisme). Lamarck fait un premier pas en direction de l’idée d’évolution des espèces qui prendra toute son ampleur avec Darwin. Néanmoins les théories de Lamarck et de Darwin divergent très fortement sur le fond ; elles sont même tout-à-fait opposées.

Avant Darwin, c’est donc la théorie de Lamarck qui domine (1744-1829). Sa théorie est celle de la transmission des caractères acquis. (Ce que l’on appelle le transformisme), exposée dans sa Philosophie zoologique.

Pour comprendre la théorie de Lamarck, que Darwin va réfuter, on va prendre le fameux exemple du coup de la girafe. Ainsi, pour expliquer que les girafes ont un long cou, Lamarck fait l’hypothèse selon laquelle, à l’origine les girafes n’avaient pas un long cou, mais que les conditions climatiques dans lesquelles elles vivaient (assèchement des sols) les ont obligées à manger les feuilles des arbres. Or, pour ce faire, elles ont bien été obligées d’étendre au maximum leur coup. A force de le faire leur cou a fini par gagner quelques centimètres. Or, à la génération suivante, dans la mesure où il y a transmission des caractères acquis, leurs descendants naîtront déjà avec ces quelques centimètres de cou en plus, sans compter ceux qu’ils vont acquérir au cours de leur existence en faisant, eux aussi, des efforts pour tendre leur cou en vue d’atteindre les feuilles qui les nourrissent.

Ce qu’il faut donc retenir de Lamarck, et c’est en cela qu’il s’opposera radicalement à Darwin, c’est l’idée qu’il y a une adaptation de l’espèce qui se fait au cours du temps (donc l’idée d’une adaptation acquise). Or c’est cette idée d’adaptation acquise qui disparaîtra complètement chez Darwin, au profit d’une adaptation innée.

2) la solution mécaniste de Darwin : la théorie de l’évolution (L'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, 1859)

Reprenons donc notre histoire de girafe et expliquons l’origine de son long cou pour Darwin. Pour lui, toutes les girafes n’avaient pas, à leur naissance, de petits cous, qui ont grandi au cours de l’histoire de cette espèce. Mais parmi les girafes, quelques unes avaient un long cou, à cause de mutations par rapport à l’espèce première. Cette mutation s’est faite au hasard (à cause de modifications dans la transcription de l’ADN). Si la mutation se fait au hasard, c’est donc qu’il n’y a plus aucune finalité dans la nature, puisque ce qui se fait au hasard, se fait donc sans but. Or, si cette mutation procure à l’espèce qui en bénéficie un avantage adaptatif (l’expression est de Darwin), cette espèce va survivre au détriment des autres. Ainsi, en ce qui concerne le cou de la girafe, si à l’origine ce qui a expliqué l’existence du long cou est un accident de la transcription de l’ADN, dans un milieu où seules les girafes qui disposent d’un long cou peuvent se nourrir puisqu’elles sont les seules qui peuvent atteindre les feuilles des arbres, les autres girafes, « à petit cou », donc, vont périr, faute de nourriture. Ne resteront donc que des girafes à long cou, dont on croira qu’elles n’auront été que les seules girafes existantes. Ainsi on pourra féliciter la « nature qui fait bien les choses » (expression du finalisme où c’est Dieu qui est sous-entendu derrière la nature), alors que c’est simplement le hasard, et non la nature, qui a bien fait les choses. La nature, elle, n’a rien fait de particulièrement bien puisqu’elle a fait naître des quantités infinies d’espèces qui ont péri, faut de moyens d’adaptation naturels à leur survie. Et que seules les espèces connues sont celles qui ont survécu à celle « lutte pour la vie » (struggle for life, l’expression est de Darwin).

Etapes de la sélection naturelle des espèces :

1) mutation génétique : hasard

2) adaptation des espèces mutées qui ont bénéficié d’un avantage adaptatif et donc qui survivent mieux que les espèces non mutées (attention de nombreuses mutations ne procurent pas d’avantage adaptatif, c’est seulement le cas de certaines, les autres pouvant, au contraire, être nuisibles pour la survie).

3) Transmission génétique de la mutation aux descendants : mécanisme

3) le problème de l’apparition de la vie

Toutefois la théorie de l’évolution n’élucide pas toutes les difficultés propres aux évolutionnismes. Ainsi ses explications supposent toujours l’existence d’un premier vivant. Comment, rationnellement, concevoir ce premier vivant ? La biologie avance donc une solution corroborée par de multiples vérifications expérimentales : le premier vivant résulte d’une composition particulière et statistiquement improbable de certaines macromolécules présentes sur notre planète il y a près de quatre milliards d’années. Cependant, en dépit de l’élucidation de nombreuses questions relatives à l’émergence de ce vivant primitif, le problème principal demeure puisque la fameuse énigme de l’œuf et de la poule se pose à l’identique au niveau macromoléculaire.

« Le problème majeur, c’est l’origine du code génétique et du mécanisme de sa traduction. En fait, ce n’est pas de « problème » qu’il faudrait parler, mais plutôt d’une véritable énigme. Le code n’a pas de sens à moins d’être traduit. La machine à traduire de la cellule moderne comporte au moins cinquante constituants macromoléculaires qui sont eux-mêmes codés dans l’ADN : le code ne peut être traduit que par des produits de la traduction. C’est l’expression moderne de omne vivum ex ovo : tout vivant provient d’un œuf : tout vivant est issu d’un vivant. Quand et comment cette boucle s’est-elle refermée sur elle-même ? Il est excessivement difficile de l’imaginer ». J. Monod, Le hasard et la nécessité.

Conclusion : exemples de sujets

Une science du vivant est-elle possible ?

Le vivant est-il une machine ?


[1] Discipline scientifique qui appartient à la biologie et qui étudie l’organisation du vivant au niveau moléculaire, donc à petite échelle.

[2] Avoir quelques proportions : être de même échelle.

[3] Figure : forme.

[4] Il peut ordinairement juger : il peut facilement savoir.

[5] Parties sensibles : perceptibles par les sens.

[6] Insensibles : imperceptibles par les sens, donc invisibles, parce qu’elles sont trop petites.

[7] La pierre angulaire : le fondement, le principe, la définition.

[8] L’objectivité de la nature : le fait que la nature s’apparente à un objet, à une chose et donc s’explique uniquement à l’aide de causes efficientes, sans recours à des causes finales, puisque la nature ne dispose donc pas d’une subjectivité (d’une pensée, d’un esprit, d’une âme…).

[9] Ce que l’on demande d’accepter sans démonstration, mais parce que cela paraît évident, même si l’on est dans l’incapacité de le démontrer.

[10] Consubstantiel : essentiel., inhérent, c’est ce qui appartient à la définition même de la science, à son essence.

[11] Le caractère téléonomique des êtres vivants : le fait que les êtres vivants nécessitent pour être connus le recours au finalisme.